mardi 1 mars 2011

A la table du cadet

La table c'est un simple plateau
De noyer posé sur des tréteaux,
A six heures il y fait déjà nuit,
On y mange à la lueur des bougies.

La vieille servante fait office de cuisinère,
Et décroche le chaudron de la crémaillère
Pour remplir les écuelles de garbure,
Dans lesquelles trempe le pain dur .

C'est dans cette ambiance ,
Que Charles passe l'enfance ,
Nous sommes à Castelmore , la gentilhommière,
Demeure familiale de son arrière grand-père.

En Gascogne, sévit alors la misère,
A la suite de cent ans de guerre,
En mille six cent trente et un, la famine,
fit plus de quarante mille victimes .
Le voyageur relate le peu de culture maraîchère ,
On n'y voit que terre de bruyère et fougère,
Trop imposables,
Trop misérables,
L'existence des hobereaux ,
Ne diffère de celle des paysans .
Les créanciers avec empressement,
Souvent saisissent les chevaux .

De plus le droit coutumier en usage,
interdit au cadet d'espérer
recueillir le moindre héritage,
c'est l'ainé qui va tout ramasser,
Faire l'armée? l'église? quel choix ?
Comme beaucoup de fils de bourgeois ,
Le cadet préfère  la vie militaire,
Plus en phase avec son caractère.

A cheval sur une vieille bestiole,
Dans la poche , quelques pistoles,
pour un  lieutenant gascon , un message ,
De son oncle qui l'encourage

Cette missive que d'Artagnan porte ,
Des mousquetaires lui ouvrira la porte .
Au XVII ème , le lien entre gascons ,
perdure plus que béton !